Les Faiseurs de Pluie orléanais
Au sud d’Orléans à l’entrée de la petite ville d’Ardon, dans la propriété de Bontgibaud, il y a un grand étang, et c’est là qu’en période de sécheresse, des personnes se réunissaient, pour implorer la pluie.
Il se postaient à genoux autour de cet étang, et avec de grands battoirs ils se mettaient à frapper l’eau violemment en implorant le ciel d’envoyer beaucoup d’eau.
Il paraîtrait que c’était très efficace ! En effet, d’après le dire de certains, après ces manœuvres la pluie s’était mise à tomber même certaines fois violemment.
Ceci est peut-être une légende, mais qui sait ? La réalité est peut-être là, il serait peut-être intéressant maintenant, pendant une période de sécheresse, d’essayer à nouveau ce principe ?...
Si cela marchait, ce serait une bonne affaire pour nos pauvres jardiniers qui peinent d’eau pendant ces périodes de sécheresse.
On peut toujours rêver !....
Mais si cela ne marche pas l’on peut toujours essayer la solution suivante :
Dans la 2ème partie du troisième siècle naquit d’une famille pauvre dans les bois de la Leu, près de Beaune-la-Rolande, le petit "Pipe".
Après avoir été berger, il décida de se consacrer à Dieu.
À la mort de ses parents, il distribua leur maigre avoir aux pauvres et alla étudier à Orléans.
Ce fut rapidement un véritable culte qui suivit son souvenir et, proclamé saint, on lui attribua le pouvoir de faire tomber la pluie.
Aux moments de grandes sécheresses, l’on allait en pèlerinage auprès de la fontaine du bienheureux, bannières et croix aux vents, implorer son pouvoir de faire tomber la pluie.
L’on retrouve dans les archives la véracité de ces faits en 1554, 1578, 1644, 1655, et 1701, qui furent des années de grandes sécheresses et à la suite de ces pèlerinages la pluie tomba avec abondance...
Même en 1976, l’année de sécheresse, quelques personnes se rappelant de St-Pipe firent une petite visite à la fontaine et demandèrent la pluie. Et en effet, dans les heures qui suivirent la pluie se mit a tomber avec violence.
Les restes de Saint-Pipe sont toujours visibles dans une chasse exposée dans l’église de Beaune-la-Rolande.
C’est en effet en jetant en l’air une poignée de sel que notre grand saint local, héritier des druides et des chamanes d’antan, aurait provoqué durant trois jours un orage terrible qui retarda l’attaque des Huns d’Attila jusqu’à ce qu’arrivent les secours de l’armée romaine de Aetius remontant du sud des Gaules.
Saint-Aignan, faiseur de pluie, aura donc sauvé la France du terrible "Fléau de Dieu"...
* * *
Les Orléanais ont un caractère un peu spécial
Par extension, et plutôt employée au pluriel, l’expression « guépin> désigne les habitants d’Orléans ; la tradition a sans doute retenu là un trait majeur de leur caractère, à moins que ce ne soit lié à l’épisode des guêpes d’Orléans qui mirent en fuite Attila.
On raconte, en effet, que, lors du siège de la ville par les Huns, les troupes de secours d’Aetius n’arrivant pas, saint-Aignan invoqua le ciel en jetant du haut des remparts une poignée de sable. Chaque grain se changea alors en guêpe et une nuée d’aiguillons fit fuir les barbares, qui repartirent donc par le chemin qu’ils avaient pris pour venir...
Leur arrivée ne fut pas heureuse. Après leur fuite devant les guêpes, un violent orage les arrêta au lieu-dit l’Orbette, orage qui leur enleva, pendant les trois jours qu’il dura, la possibilité d’avancer, tant ils étaient aveuglés par la pluie. Fait qui valut à cet endroit le nom d’Orbette, (orbatus, celui qui est privé de quelque chose).
Alors évitez de contredire les Orléanais car il ont l’esprit piquant !
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